Pour donner la parole au peuple Pour préserver notre espace démocratique Les derniers mois en Martinique ont été le lieu de manifestations et de prises de position que l’on ne peut ignorer. Elles sont comme autant de symboles de l’inertie et des frustrations silencieuses qui émaillent et déraillent notre société: nul ne peut ignorer les enjeux liés à la pollution à la chlordécone, à la gestion de l’eau ou encore les inquiétudes concernant le développement économique et l’exode des jeunes. Les évènements du 22 mai 2020 ont permis une mobilisation du politique et de la société sur les questions de nos symboles publics et sur la connaissance de notre histoire. Ce choc entre histoire et mémoire a provoqué un processus de remise en question de notre société. On aurait pu croire qu’avec les réseaux sociaux, le dialogue entre les différentes réflexions sur notre société aurait pu être facilité. Bien au contraire. Des divisions nous sautent aux yeux et ne cessent de s’exacerber. Face aux tensions récentes, des espaces et des moments d’échanges ont pourtant été créés, des espaces et des moments dont notre société a le plus grand besoin. Nous constatons aussi qu’au lieu d’engranger plus de dialogues, ils servent de justification à davantage de confrontation, à davantage d’actes dont la fulgurance risque de mener à une escalade dans la violence, dont notre pays n’a pas besoin. Car en réalité, nous devons faire corps, nous devons nous rassembler au-delà de ce qui nous divise. Quelle société martiniquaise désirons-nous? Comment apaiser les tensions mémorielles? Nous sommes attentifs à ces revendications concernant les traces de la colonisation. Nous nous inscrivons dans une tradition de conquête de l'espace public qui a débuté depuis la fin du XIXème siècle quand les Martiniquais au pouvoir ont commencé à dé-nommer des rues et ériger des statues pour affirmer leur dignité d'êtres humains. Nous nous inscrivons dans le courant de pensée de la décolonisation culturelle, c’est-à-dire l’étude des attitudes de résistance, de contestation, de regroupement qui ont permis de ne pas subir cette colonisation. Il s’agit pour nous de déconstruire, de renouveler, de compléter la connaissance et le regard jusque-là dominant en partant d’un autre point de vue: celui des femmes, des hommes, des groupes, des arts … De toutes les composantes invisibilisées par le processus de domination politique, culturelle et économique. Alors pourquoi ne pas faire de ce moment de tension, de grand tremblement, un foisonnement d’idées et de propositions? Qu’il soit un moment qui nous permette, à tous, de réinvestir l’espace public aujourd’hui contesté. Car il s’agit pour nous de lancer un grand effort démocratique. Nous ne voulons plus que l’expression dans notre pays soit réduiteà des actes partisans. Nous ne voulons pas que seule une faction ou une autre décide pour l’ensemble des Martiniquais de ce qui doit être fait de notre héritage commun. Ce que nous désirons c’est rassembler nos forces et décider ensemble de la direction vers laquelle nous voulons avancer. Nous voulons voir les évènements actuels comme l’opportunité d’ouvrir un dialogue sur la justice sociale, économique et environnementale de notre territoire. Sur la réparation face à la chlordécone. Sur la résolution du problème de la pollution de nos sols. Sur les questions qui nous concernent tou.te.s. et les outils à mettre en place pour faire avancer notre communauté et notre souveraineté. Nous souhaitons que nous arrêtions de nous rabaisser entre nous, chaque nouveau prophète se déclarant plus conscient que l’ancien. Nous voulons rétablir l’amour, l’unité et la transmission. Que cette société démontre qu’elle est une société de bienveillance et d’inter-compréhension. Ce vœu peut sembler ridicule, utopique. Et puis qui sommes-nous pour intervenir? Quelle est notre légitimité? Nous sommes des artistes, des enseignants, des intellectuels, des jeunes et des moins jeunes, des anciens et nouveaux militants, des gens qui ont envie que la Martinique bouge et prenne sa destinée en main. En ce sens, nous sommes tous légitimes. Et pour nous, le fond et la manière importent. Ce pays ne peut plus se décider sur des coups-de-tête et des impulsions, changer de combat et de discours chaque semaine silon van, courir dans tous les sens comme des poulets sans tête. Et c’est précisément pour cela que nous voulons nous battre. Pour plus de Martinique. Pour que la Martinique soit aux Martiniquais, et pas à quelques Martiniquais contre d’autres Martiniquais. En ce sens, nous proposons une intervention artistique éphémère et non invasive sur la Porte du Parc Aimé Césaire. Pour continuer la pratique du cannibalisme esthétique et urbain imaginé et pensé par Suzanne Roussi et Aimé Césaire et mis en oeuvre sur la Porte du Parc par Khôkhô René-Corail. Car il ne s’agit pas par un processus de décolonisation de détruire, mais plutôt de déconstruire. Car il ne s’agit pas, par arrogance et manque de respect, de juger nos ancêtres qui ont érigé cette porte, mais plutôt de se la réapproprier au regard de ce que nous sommes devenus. Que le temps sacré de cette création proposée par nos artistes qui ont voulu, à la suite de Khôkhô, matérialiser une vision décoloniale, soit celui de la réflexion et du dialogue.
Rédacteurs du manifeste pour la Martinique :
Zaka Toto, Directeur de la revue Zist
Elsa Juston, Professeure d’Histoire-Géographie
Myriam Moïse, Maître de conférences
Audrey Célestine, Enseignante-chercheure
Mario Gilbert, Artiste
Valérie-Ann Edmond-Mariette, Doctorante en Histoire
Stéphanie Belrose, Professeure d’Histoire-Géographie
Laury Belrose, Professeure d’Histoire-Géographie
Dominique Aurélia, Maître de conférences
Elisabeth Landi, Professeure d’Histoire
Liste des premiers signataires du manifeste pour la Martinique Zaka Toto, Directeur de la revue Zist Elsa Juston, Professeure d’Histoire-Géographie Myriam Moïse, Maître de conférences Audrey Célestine, Enseignante-chercheure Mario Gilbert, Artiste Valérie-Ann Edmond-Mariette, Doctorante en Histoire et fondatrice de Oliwon Listwa Stéphanie Belrose, Professeure d’Histoire-Géographie Laury Belrose, Professeure d’Histoire-Géographie Dominique Aurélia, Maître de conférences Elisabeth Landi, Professeure d’Histoire Axel Artheron, Maître de conférences Josèphe Joly-Floro, Médecin généraliste Mamou Orsinet Florimond, Professeure des écoles et fondatrice de An Paj Bèlè Pascal Léonard, Coordinateur de Radio Kòn Lanbi. George-Xavier Berthol, Thérapeute Corinne Steph, Martiniquaise Mélina Tafna, Infirmière Mathilde Minoton, Salariée
je suis d'accord avec se combat c'est en étant uni que on arrivera a penser libre car rester dans le passé ne fait rien avancé du présent montrent que la martinique peut se faire entende ca voix car on restera dans l'ignorance , serieux mes frère martiniquais il faut avancé avec sont temps et s auto determiner pour avancé . alors en nous avancé nous panis temps tens reculer créons et reprenons se que on nous a volé avec intelligence et force en nous nous somme pas bête on est tous humain on est le fruit de la colonisation mes ce nest pas un fatalité alors au combat mes frères mettons de la démocratie et de la discussion entre nou…
« Il n’y a pas de mission nègre ; il n’y a pas de fardeau blanc.
Je me découvre un jour dans un monde où les choses font mal ; un monde où l’on me réclame de me battre ; un monde où il est toujours question d’anéantissement ou de victoire.
Non, je n’ai pas le droit de venir et de crier ma haine au Blanc. Je n’ai pas le devoir de murmurer ma reconnaissance au Blanc.
Il y a ma vie prise au lasso de l’existence. Il y a ma liberté qui me renvoie à moi-même. Non, je n’ai pas le droit d’être un Noir.
Je n’ai pas le devoir d’être ceci ou cela… Ma vie ne doit pa…
Pourquoi afficher son titre ? Comme si une activité professionnelle donnait du poids à un individu... Nous sommes des humains. Et le nous me gêne. C'est qui le nous?